« Un brainstorming ? Nous en avons fait plusieurs… et alors que se passe-t-il après ? ... »
- alice langlet
- 7 févr. 2021
- 3 min de lecture
Interview de Pierre Edouard Ouazzani Facilitateur et Chef de projet Amélioration Continue chez ENI Gas & Power France ⚡
📌 En quoi consiste votre métier chez ENI Gas & Power France ?
Pour moi, le métier de facilitateur en amélioration continue consiste à guider la #transformation en transmettant sa passion, les états d’esprits plutôt que les outils.
Cette transmission passe par le jeu et les simulations concrètes sur les concepts de l’ #ExcellenceOpérationnelle. Le #lean n’est pas nouveau et n’est pas réservé à l’industrie, il peut être décliné jusqu’à chez vous dans votre vie du quotidien à condition de l’avoir bien compris. C’est une philosophie avant tout, pas une liste d’outils.
📌 A quoi êtes-vous le plus vigilant dans vos ateliers ?
Communication et perception des réalités
Notre perception de ce que l’autre a compris ne reflète pas la réalité. Nous interprétons sur nos façons de faire, sur ce que l'on pense que l’autre va comprendre, ne pas l’intégrer est dangereux pour un projet. Comprendre l’impact de la distorsion entre la réalité factuelle, ce qui est dit, compris, intégré par l’autre en face est primordial. 😃
L’exemple qui me semble le plus flagrant est le grand décalage qui existe dans de nombreuses entreprises entre la vision de l’entreprise et les actions du quotidien des collaborateurs. Décliner la vision en objectifs stratégiques, puis en actions du quotidien n’est pas toujours fait. Cela engendre une incapacité pour chaque collaborateur à savoir si ce qu’il a réalisé correspond à répondre à la vision dans l’entreprise. In fine, les collaborateurs peuvent s’en retrouver frustrés, découragés, en perte de sens sur leur travail.
En ce moment, j’accompagne la déclinaison de la vision de la Direction d’ENI à travers des ateliers d’idéation ou des workshops, l’intention de cette méthode est de faire ramer tout le monde dans le même sens au même rythme.
Plus le collaborateur sait où l’on va ensemble, plus ça lui donne de sens. S’il ne le sait pas, c’est comme avancer dans le brouillard, on marche à tâtons et on a le sentiment de faire du sur-place, c’est démotivant et insécurisant.
💡 A l’inverse, définir un objectif S.M.A.R.T en atelier avec les collaborateurs permet de :
- faire redescendre la vision en top-down pour contribuer à la définition des feuilles de route sur le terrain
- et remonter les problèmes du quotidien, à résoudre dans une logique bottom-up.
Savoir où l’on va précisément permet de se sécuriser, notamment parce qu’il s’accompagne d’un système de mesure des écarts entre l’objectif S.M.A.R.T et la réalité. Définir de tels objectifs renforce l’esprit d’équipe et donne du sens.
Ce type d’atelier prend du temps, il dure 1h30 – 2h, mais il nous permet de mieux gérer notre activité derrière : adéquation charge-capacité, suivre les bons indicateurs, … in fine on gagne du temps.
Un collaborateur qui se sent bien produira mieux qu’un collaborateur stressé ou désespéré, donc choisir les bons indicateurs pour lui permettre de voir l’impact de son travail est essentiel.
📌 Des bonnes pratiques ?
Une objection revient régulièrement en début de ces ateliers « Un brainstorming ? Nous en avons fait plusieurs et alors que se passe-t-il après ?... on n’en sait rien… ».
💡 Pour «briser les tabous » et tordre le cou aux schémas mentaux, je commence par un icebreaker, puis je donne une visibilité aux participants sur le planning d’accompagnement et je veille toujours à ce qu’ils aient un retour sur la prise en compte de leurs propositions par les services concernés. Les aspects ludiques sont toujours appréciés et contribuent à détendre l’atmosphère.
💡 En fin de séance j’accorde une grande importance à laisser chacun s’exprimer sur ce qui lui a plu… ou pas 😉 pour permettre l’amélioration continue, évacuer toute frustration potentielle, instaurer la transparence et développer une relation de confiance.
L’animal totem de Pierre-Edouard Ouazzani est le Dauphin. Il vit en communauté, curieux il s’approche de l’être humain. Quand il voit un congénère ou un humain en danger, il va vers lui pour l’aider. Je me retrouve dans ces qualités du facilitateur. Accueillir l’autre avec le sourire, faciliter l’échange est important pour moi.

A l’instar du dauphin, il est important pour moi dans mon métier d’entrer en empathie, d’être dans l’écoute. Je suis quelqu’un de terrain, je ne conseille pas les gens, j’éveille leur curiosité pour les amener à leurs propres solutions et je les accompagne à pour mettre en place ces solutions.
📌 Le mot de la fin ?
Nous avons besoin du Design Thinking pour repenser différemment l'existant et faire de l'innovation une partie intégrante de nos réflexions, puis nous avons besoin du Lean pour mettre nos idées en pratique et sans gaspillages. Au final, adopter la posture "Agile" pour faire face à notre environnement instable me semble essentiel. 🐬
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✍ Pour en savoir plus sur le coaching professionnel, n'hésitez pas à m'écrire à alicelanglet.coach@gmail.com
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